La période estivale est propice à une meilleure hygiène de vie : nous bougeons plus, mangeons plus léger et sommes exposés à plus de lumière naturelle. Souhaitant aborder depuis un certain temps déjà les impacts de la recherche d’emploi sur la qualité de vie, Qualife 50+ a décidé de consacrer son dernier Café-contacts Conférence de la saison au thème de la santé.
La recherche d’emploi est une période qui peut être difficile en termes de relation à soi-même et aux autres. Pourtant, au-delà de cet état de fait, être sans travail, c’est aussi avoir plus de temps pour prendre soin de soi et des autres, bouger, cuisiner, s’accorder des moments de détente… C’est sous cet angle résolument positif que notre invitée, Dr Sandrine Motamed, s’est proposé d’aborder en toute simplicité les trois thématiques présélectionnées par les participants : le sommeil, l’alimentation et les relations familiales et sociales. Sa proposition ? Profiter de l’été pour explorer sa qualité de vie, changer certaines habitudes ou encore mettre en place des trucs et astuces.
SOMMEIL
Pourquoi je dors? Je régénère mon corps et mon esprit, je grandis, je mémorise, je classe les informations reçues durant la journée.
Quel est le lien entre mon sommeil et ma recherche d’emploi ? La recherche d’emploi engendre un stress qui peut interférer avec une bonne qualité de sommeil. De plus, le manque de rythme et d’activités quotidiennes peuvent nous amener à ne pas être suffisamment fatigués pour bien nous endormir et dormir. Les couchers et levers tardifs peuvent également être source de perturbation s’ils vont à l’encontre de notre rythme naturel de sommeil. De même, le « moins » de vie sociale et de partage peuvent nous amener à ruminer d’avantage nos soucis… y compris la nuit.
Un adulte doit dormir entre 7 et 9 heures par nuit en moyenne, ceci en fonction de variabilités individuelles. Un indicateur infaillible pour savoir si l’on a suffisamment dormi ? On se sent en forme au réveil. Les phases de sommeil sont des cycles qui durent environ 90 à 120 minutes. Tout élément perturbateur entre deux cycles peut potentiellement être source de réveil et de mauvais sommeil. Après 50 ans, les réveils nocturnes sont plus fréquents, notamment parce que les éléments perturbateurs deviennent plus nombreux. Par ailleurs, après 50 ans, les ré-endormissements sont aussi plus lents.
Trucs et astuces:
Au réveil : installer un rituel, sonnerie de réveil agréable ou réveil « aube », faire une « météo intérieure » avant de se lever et se souhaiter une bonne journée en planifiant des activités agréables, liées à la recherche d’emploi ou non.
Durant la journée : s’habiller et sortir tous les jours, s’exposer à la lumière, fatiguer son corps et son esprit à travers des activités intéressantes.
Au coucher : la phase d’endormissement est très importante, se coucher au moment où l’on sent la somnolence s’installer peut nous garantir un meilleur endormissement, un rituel du coucher aussi. Une chambre dédiée uniquement au repos, un lieu « positif » en termes d’espace, de lumière et de bruit est un aspect fondamental. Il est également indispensable de parvenir à gérer les causes évitables de réveil ou éléments perturbateurs (problèmes physiques, apnées du sommeil, stress, bruit, somnifère, tabac, alcool, thé, café, activité physique le soir, conjoint, voisins, etc.).
ALIMENTATION
Pourquoi je mange? Je me fais plaisir, je donne à mon organisme tout ce dont il a besoin, je me donne de l’énergie et je maintiens mon poids de forme.
Quel est le lien entre prise de poids et recherche d’emploi ? La nourriture est perçue par notre cerveau notamment comme une récompense, une source de plaisir. En absence de satisfactions liées à l’exercice d’une activité professionnelle et des interactions sociales qui vont avec, la nourriture peut venir combler certaines frustrations. Il est également connu que l’hormone du stress : le cortisol, a tendance à nous faire stocker ce que nous mangeons. Le manque de rythme et d’activité physique peuvent aussi conduire à la prise de poids. De même, être trop las ou déprimé pour faire les courses et cuisiner correctement peut conduire à une mauvaise alimentation. Les problèmes financiers liés à l’absence de travail peuvent également avoir un impact sur la qualité de notre nourriture.
Nous apprenons tout d’abord que notre cerveau a besoin d’énergie, plus que tout autre organe, et qu’il devrait donc être nourri durant les moments où il est le plus actif (la journée). Les conseils de Dr Motamed : manger franchement, sans culpabilité quand c’est bon. Ne pas s’infliger de calories inutiles quand cela n’en vaut pas la peine. Adapter les quantités à notre faim, écouter notre satiété, notamment en mangeant lentement (20 minutes).
Trucs et astuces pour bien gérer son alimentation:
Exercer une activité physique quotidienne. Apprendre à cuisiner et éventuellement impliquer la famille dans cette démarche santé. Développer une stratégie pour gérer son stress autrement que par la nourriture.
Trucs et astuces pour bien gérer son budget alimentation:
Utiliser une partie du temps « en trop » pour chercher des recettes adaptées à notre budget et faire les courses en conséquence. Ne pas gaspiller en achetant de grands emballages, gérer le stock de son frigo. Rechercher de bons plans pour acheter moins cher.
RELATIONS SOCIALES
Pourquoi j’ai besoin des autres? Je donne et reçois de l’amour, du soutien, des ressources, du plaisir, des idées. Je partage!
Quel est le lien entre recherche d’emploi et détérioration des liens familiaux ou sociaux? La perte d’emploi et la longue période de recherche qui s’ensuit conduit la cellule familiale à une réorganisation du rôle de chacun, à l’installation de dynamiques potentiellement complexes et d’éventuelles tensions. Mais cette période peut aussi être vécue comme une formidable opportunité : celle de se réinventer et de reconsidérer le rôle de chacun. Un renversement des rôles peut renforcer les liens.
La perte d’emploi conduit également à une diminution des moyens financiers. Comment me présenter chez un ami les mains vides? Comment accepter une invitation au restaurant ou au cinéma si je ne peux pas me le permettre ? Où rencontrer du monde si je passe mes journées seul à la maison?
Trucs et astuces:
Il convient d’effectuer une petite analyse simple et factuelle: Qui suis-je pour les autres? Quel est le rôle de mon conjoint, de mes enfants dans la maisonnée? Qui est-ce que je souhaite être pour les autres? Quelle est ma place dans cette nouvelle configuration? Est-ce que ce rôle me convient? Est-ce que les autres peuvent me décharger? Avec qui puis-je me décharger en dehors du noyau familial?
Effectuer un exercice en miroir: Selon moi, que voit, vit, croit mon conjoint, mes enfants, mes parents et mes amis? Quel impact pourrait avoir une explication de ce qui se passe (dans ma vie) sur le bien-être de mes proches? Que puis-je offrir à mes proches dans cette nouvelle configuration? Est-ce que je sais faire tout cela seul ou est-ce que j’ai besoin d’un coup de main?
Selon Dr Motamed, en ce qui concerne les relations humaines, tout comme leurs aspects financiers, le maître mot est «communication»! Le fait de communiquer ouvertement sur les difficultés rencontrées peut permettre de se détendre soi-même, mais surtout de détendre son entourage. Dans tous les cas, il est préférable de communiquer plutôt que de s’isoler et de rester enfermé chez soi. De plus, Genève offre de nombreuses possibilités d’activités bon marché, voire gratuites, et ce particulièrement en été. J’ai du temps ? Alors je prends les rênes, je me renseigne et j’organise des soirées entre amis, à moindre frais.
Le Café-contacts Conférence se termine par la distribution d’étiquettes de vœux japonaises à utiliser sans modération. Une fois le vœu inscrit, il peut être abandonné au gré du vent ou de l’eau, comme un prolongement de notre volonté, un lien vers l’extérieur et la concrétisation.