CHRONIQUE. Il existe différents stages qui visent des objectifs distincts. Dans tous les cas, ces premières expériences professionnelles peuvent avoir un impact très fort dans la vie d’un ou d’une jeune, analyse notre chroniqueuse
Le stage. Nom masculin qui apparaît pour la première fois en 1630 au sens du séjour qu’un nouveau chanoine doit faire pendant un temps minimum dans le lieu de son église pour pouvoir jouir des honneurs et des revenus de sa prébende.
Ainsi, on trouve derrière le mot «stage» une notion de perfectionnement, de validation. Il suit ou complète une formation. Il est le prolongement pratique d’un acquis théorique. Il vient «après».
Pour les jeunes qui ont connu une période de décrochage et qui remettent en route un projet de formation professionnelle (CFC ou AFP), le stage prend une tout autre signification. Il est l’étape incontournable qui permet de découvrir un métier, de reprendre un rythme et de prouver ses habiletés.
Il est l’«avant» sans lequel il n’y a pas d’après.
De la découverte à la pré-qualification
Les entreprises ont-elles seulement conscience de la valeur de l’opportunité qu’elles offrent à ces jeunes en leur ouvrant leurs portes, pour un jour ou pour un mois? Savent-elles qu’elles seront la ligne du CV qui comble un trou qui inquiète? Imaginent-elles qu’elles sont peut-être la première rencontre avec un métier qui sera aimé et pratiqué pendant quarante ans? Se rendent-elles compte qu’elles remplacent la difficile étiquette du décrocheur par celle du professionnel en devenir?
Parmi les divers stages, il n’est pas forcément aisé de s’y retrouver. Et cela retient parfois les entreprises à se lancer. Permettez-moi ainsi d’éclairer vos lanternes en en distinguant quatre:
Quand il s’agit de découvrir un métier, on parle de stage découverte. C’est un stage de quelques jours (1 à 10 jours) qui permet au jeune d’observer le professionnel dans son métier et d’en apprendre les activités principales. Le stagiaire participe peu ou pas: il observe et découvre.
Il y a ensuite le stage de mobilisation qui dure un mois environ. Il permet au jeune de reprendre un rythme, de se remobiliser, de développer quelques compétences de base du métier et d’avoir une réelle idée de ce qu’on peut attendre de lui. Il permet également d’obtenir le retour d’un professionnel sur l’employabilité du stagiaire.
Le stage de recrutement est organisé par un employeur pour évaluer le potentiel d’un candidat sur le terrain. Il dure généralement d’une demi-journée à deux jours. Au terme de celui-ci, une décision est rendue quant à un potentiel engagement ou non.
Pour finir, il y a le stage de pré-qualification. Il s’agit d’un stage de moyenne à longue durée (1 à 10 mois) qui est mis en place en amont d’un engagement pour un apprentissage au sein de l’entreprise formatrice. C’est le seul stage qui nécessite une rémunération (de l’ordre du salaire d’apprenti de première année). Ce stage permet aux deux parties de voir si elles souhaitent travailler ensemble. Il permet également de former le futur apprenti sur des premières compétences avant le début de l’apprentissage.
Le stage. Cinq lettres qui offrent aux jeunes adultes le droit d’être reconnus pour ce qu’ils sont aujourd’hui, et non ce qu’ils étaient à 15 ans. Cinq lettres qui ont le pouvoir d’ouvrir les portes de l’apprentissage dual. Cinq lettres qui peuvent changer une trajectoire. Que vous soyez entrepreneurs, RH ou professionnels passionnés, offrez cette chance aux futurs professionnels. Cinq lettres, comme MERCI.